Bâle a vibré du 13 au 16 juin derniers au rythme des événements de sa foire internationale d’art contemporain. À découvrir dans les halls de la Messeplatz, mais aussi à travers le centre-ville, où l’art s’insère dans la vie quotidienne de la cité rhénane.
Par Dominique BANNWARTH
285 galeries du monde entier
Avec la présence de 285 galeries du monde entier, Art Basel 2024 reste le rendez-vous majeur de l’art contemporain mondial, au même titre que la Biennale de Venise, qui se déroule actuellement. Le rendez-vous bâlois, ouvert au public jusqu’à dimanche, se concentre d’une part dans les halls de la Messeplatz et essaime d’autre part dans tout le centre-ville.
Parcours urbain
Cela se traduit par une déambulation baptisée Parcours et présentant plus de 20 artistes dans des lieux inédits comme des locaux commerciaux vides ou occupés, une distillerie, des hôtels, une église, un caveau, le musée du Kleines Klingental, sur les bords du Rhin, ou encore un pont, la Mittlere Brücke.
Un champ de blé Messeplatz
Mais c’est dès son arrivée sur la Messeplatz que le visiteur pénètre dans le monde de l’art contemporain et peut traverser une œuvre grande nature, Honouring Wheatfield-A Confrontation (2024), un véritable champ de blé imaginé par l’artiste conceptuelle Agnès Denes, quarante-deux ans après sa première réalisation à Manhattan.
20 propositions gratuites
De quoi ravir la nouvelle directrice de l’édition suisse d’Art Basel, Maike Cruze, « particulièrement enthousiasmée par le programme élargi de cette année à l’ensemble de la ville, qui témoigne de l’élan culturel de Bâle ». Selon elle, « le projet Messeplatz redéfinit le dialogue entre l’environnement, le land art et la valeur des choses. Parcours transforme la Clarastrasse en une exposition explorant les thèmes de la circulation et de la transformation. »
Markplatz : le Globus Art Project de Julian Charrière
Sur la Marktplatz, juste à côté de l’hôtel de ville, c’est le Globus Art Project présenté par la fondation Beyeler qui, à travers la vidéo géante de Julian Charrière, interpelle le passant (lire ci-dessous). Cette offre gratuite dans l’espace public ne constitue pourtant qu’une infime partie des propositions d’Art Basel.
70 artistes à Unlimited
Ainsi, l’exposition Unlimited dans le hall 1 propose – mais là, l’entrée devient payante – 70 œuvres, installations, sculptures, vidéos, peintures, photographies et performances. Ici, l’espace est propice à la déambulation et à la découverte.
La diversité des galeries
En franchissant la passerelle qui permet de rejoindre le hall 2 et le secteur des galeries, on change d’échelle et de registre. Dans les allées, on se presse entre les stands où les galeristes sont aux petits soins pour les acheteurs potentiels de ces premières journées VIP.
Les accrochages très denses sollicitent le regard du visiteur qui doit s’attarder dans un stand pour vraiment apprécier les œuvres. Le secteur Kabinett propose des expositions monographiques, alors que la section Statements fait la part belle à des présentations plus audacieuses encore.
En cas d’épuisement devant cette pléthore d’œuvres qui défilent sous les yeux, il est possible de se réfugier au rez-de-chaussée et de s’attarder encore et toujours devant des toiles de Matisse, Picasso, des dessins d’Egon Schiele, pièces majeures d’une autre époque…
Véronique Arnorld présente avec la galerie Stampa
L’artiste mulhousienne Véronique Arnorld est à nouveau présentée par la galerie Stampa lors de cette édition 2024 d’Art Base. Elle y présente notamment une oeuvre récente intitulée La mémoire du corps, une robe d’enfant supriquée de main rouges.
« La psyché se constitue dans la peau » explique l’artiste à propos de cet travail qui s’est demandé « comment une enveloppe se crée autour d’un être ». Evoquant «ce vêtement de baptème qui dépasse le coprs, cette sorte de petite robe de marié », Véronique Arnold suggère que « dans toute naissance, il y a une ambivalence, il y a déjà la disparition ».