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Françoise Ferreux, du lin à l’infini

La démarche créatrice de Françoise Ferreux ne laisse aucun doute. En découvrant ses oeuvres exposées dans l’espace muséal de Ferrette, on saisit d’emblée son rapport compulsif à la matière utilisée, le lin. « Le lin seul », invoque Françoise Ferreux en décrivant son rapport à ces ficelles travaillées en morceaux de matériau brut, assemblés, tressés, tissés, avec comme seuls outils l’aiguille et la main.

Françoise Ferreux créé des formes en utilisant de la ficelle de lin. Photo DB

Les formes qui naissent de ce geste répétitif à l’envi, renvoient à un imaginaire inspiré par la nature, sans pourtant engendrer des objets identifiables. Il y a une part de mystère dans cet univers végétal multiforme dans lequel nous propose de pénétrer l’artiste.

Françoise Ferreux. Photo DB

La neutralité de la couleur du lin ainsi travaillé, sans autre forme de décor ajouté, laisse le spectateur libre de son interprétation, juste confronté à ces entrelacements, ces textures courbes, ces éclats de fibre qui s’échappent de leur carcan végétal.

Françoise Ferreux créé des formes en utilisant de la ficelle de lin. Photo DB

Pour bien appréhender la démarche de Françoise Ferreux, il faut aussi lever les yeux et plonger son regard dans ses dessins qui encadrent l’espace d’exposition.

Les dessins de Françoise Ferreux réalisés avec un simple feutre noir. Photo DB

Là encore, seul le trait d’un feutre noir sert de guide à la main de l’auteure. Un geste qui peut s’amplifier pour confiner à une forme de « all over « qui  envahit avec une forte densité toute la surface de la feuille de papier. Ou encore créer des formes qui s’enroulent autour d’elles-mêmes, se cristallisent parfois comme des bourgeons pointant dans un terreau d’encre ou s’apparentant à des vues microscopiques de cellules organiques.

Les dessins de Françoise Ferreux réalisés avec un simple feutre noir. Photo DB

Il y a dans ce travail, qui dit son temps long, sa patience, son obsession, une affirmation radicale, sans concession esthétique inutile, qui n’enferme pas ces créations plastiques dans un statut de simples objets, mais laisse transparaître une évidente pensée poétique.

Dominique Bannwarth

« De la présence de la nature » de Françoise Ferreux, exposition visible les dimanches, du 6 au 27 octobre 2024, à l’espace muséal Re-Naissance à Ferrette.

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