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Paula Rego déconstruit les jeux de pouvoir

Avec l’exposition monographique consacrée à Paula Rego, le Kunstmuseum de Bâle offre une occasion immanquable de pénétrer dans l’univers pictural et psychologique de cet artiste portugaise disparue en 2022.

par Dominique Bannwarth

The family, 1986. Paula Rego
Photo DB

120 peintures et pastels ainsi que plusieurs marionnettes et documents sont rassemblés à Bâle pour une présentation dont les salles thématisées nous plongent dans l’oeuvre de cet artiste.

Au fil de l’exposition, se déclinent ces jeux de pouvoirs que Rego a mis au centre de son travail, incarnés par des personnages féminins au physique massif, aux traits comme sculptés au scalpel.

La femme, son corps, son rapport à la famille, la société, le pouvoir, la violence capte toute l’attention.

Sujet dominateur, inquisiteur, rebelle, la figure féminine chez Rego est centrale.

Son imaginaire, fortement influencé par les théories psychologiques jungiennes, convoque les sensations, les émotions, les convulsions des corps traversés par les contorsions de l’inconscient.

Mais Rego installe aussi ses personnages dans le contexte d’une société qui engendre des relations de pouvoir. Pouvoir étatique, pouvoir religieux, pouvoir familial… mais aussi la puissance évocatrice des personnages de contes, le détournement des héros de bande dessinée.

Une sorte de mythologie déconstruite qui raconte autrement les histoires archétypales.

Tout cela rend cette exposition fascinante, troublante et même parfois dérangeante quand Paula Rego exacerbe son propos comme lorsqu’elle dénonce la suppression d’une loi sur l’avortement et représente toute la violence subie de ce fait par les femmes.

Exposition présentée par le Kunstmuseum de Bâle (Suisse) du 28 septembre 2024 au 2 février 2025

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