Événement à Mulhouse du 10 au 13 juin 2017.
Une initiative de Mulhouse Art Contemporain, en écho à la Biennale de la jeune création de Mulhouse.
Laurent Lacotte, Bouquet de chantier, 2016
Tuyaux de construction en plastique trouvés sur un chantier et réagencés sur tas de pierre et gravas, Migennes.
© Laurent Lacotte
A l’instar des précédentes éditions, Mulhouse Art Contemporain (MAC) propose un événement off en marge de mulhouse 017 qui prendra la forme d’une œuvre performative, déployée à Mulhouse sur plusieurs temps/ lieux au moment de la biennale de la jeune création contemporaine.
À travers cette initiative, Mulhouse Art Contemporain poursuit son travail de promotion de l’art contemporain avec la conviction qu’il faut donner à voir, à partager pour mieux comprendre…
Mirage de Laurent Lacotte
Laurent Lacotte privilégie le travail contextuel et les ressources déjà en place sur les territoires pour mener à bien ses projets. Ce, dans une volonté de valoriser ce dernier en faisant émerger ses qualités poétiques et en engageant régulièrement un travail resserré avec les forces en présence.
Sa pratique de la déambulation, forme d’errance volontaire, lui permet d’observer ou de fabriquer des situations qui vont révéler certaines qualités singulières des endroits traversés.
Ses installations, gestes ou situations voient le jour aussi bien dans les espaces très passants que dans les zones plus reculées, souvent délaissées.
Par ailleurs, sa pratique est jalonnée de projets collaboratifs aux formes parfois inédites ; en témoigne par exemple le projet « Trail » mené sur le territoire rennais en 2016 avec le Phakt, Centre Culturel Colombier. L’artiste a alors mis en place un protocole de travail avec des habitantes et habitants du territoire qui ont abouti à la cosignature d’œuvres réalisées dans l’espace public.
Aujourd’hui, dans le cadre de la manifestation O(FF)17, Laurent Lacotte propose un projet dans la juste lignée de ses préoccupations en adaptant sa démarche au format de l’évènement.
Pendant toute sa durée, l’artiste sera joignable sur une ligne téléphonique dédiée, donnant l’opportunité à quiconque de le rejoindre sur ses zones de productions, toujours mouvantes.
Trois jours pour éprouver l’espace et inventer des territoires émotionnels.
Trois jours pour réaliser un parcours d’œuvres éphémères dans la ville.
Trois jours où la ville est traversée en long, en large et en travers.
Trois jours où chaque soir l’on revient sur ce qui a été fait au travers de moments conviviaux dédiés à la rencontre (projections des travaux réalisés dans la journée, échanges avec le public autour d’un verre).
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Pour suivre le déploiement de l’œuvre
Téléphone : 06 21 85 97 72
Page Facebook : 0FF17-Mirage-de-Laurent-Lacotte-341798396237345
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A propos de l’artiste
Laurent Lacotte est un artiste qui privilégie le travail in situ et conçoit généralement ses œuvres en fonction des endroits dans lesquels il se trouve.
Depuis le début de son travail d’artiste, il utilise à dessein des matériaux fragiles et précaires pour réaliser des installations le plus souvent éphémères. Il intervient souvent dans la rue, ou dans les zones sensibles de circulations humaines et/ou de partage de territoires comme les zones de transit, les espaces séparés par des frontières invisibles mais sensibles, les quartiers… Il mène en parallèle un travail d’atelier où il produit des pièces utilisant des matériaux aussi variés que le béton, la peinture ou le néon. Plus généralement, son art qui se confronte au réel s’installe là où l’on ne s’y attend pas et met en exergue, non sans ironie d’ailleurs, les tensions, les contradictions et les travers de notre société contemporaine. Toujours guidé par le monde qui l’entoure, son questionnement et ses problématiques sous-jacentes, il crée avec humour et poésie des installations et des environnements singuliers.
Il tisse ainsi des passerelles entre l’art et le quotidien, en explorant les notions liées à l’espace public et institutionnel, à l’intime et à l’universel.
Entre-les-murs, chaque exposition est pour lui l’occasion d’interroger et de perturber les codes qui appartiennent au registre du dispositif muséal, en posant notamment la question de la sacralisation de l’œuvre d’art et en inventant d’autres formats possibles.
A l’image de sa création qui imbrique l’art et la vie, Laurent Lacotte souhaite rendre visibles ses processus de production en les partageant et en provoquant les rencontres artistiques et humaines par des dynamiques collectives.
Sublimer l’inattendu
« Lorsque l’on évoque le travail de Laurent Lacotte, c’est très souvent pour le définir par le biais de l’installation in situ. Pourtant, ce n’est pas tant cette notion qui devrait le spécifier mais bien mieux la capacité de l’artiste à s’emparer d’un inattendu pour le sublimer à travers une action, un presque rien qui lui permet d’en faire émerger les qualités poétiques.
Laurent Lacotte ne cherche ainsi pas les lieux et moments qui lui permettent de créer, ce sont eux qui viennent à lui lors de ses déplacements.
Car l’une des pratiques récurrentes de l’artiste a trait à la déambulation ou plutôt à une certaine flânerie, proche de l’errance. Cet état volontaire, lui permet, au travers des trajets effectués, d’aller à la rencontre des gens, de partir à la découverte d’un élément, d’une perspective qui sera le déclic d’un geste artistique, d’un geste poétique s’autorisant à rendre visible l’invisible. Tout ici devient alors question de point de vue.
S’approprier un espace, notamment l’espace public, c’est une manière de se sentir chez soi un peu partout.
C’est aussi interroger ses règles.
Par ce biais, la lecture du paysage de Laurent Lacotte bascule dans une parole plus politique et déborde largement le terme de ses actions questionnant notamment notre rapport au monde et à l’histoire. »
Vincent Verlé, 2016.