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"Mélopée" par Léa Habourdin à la Chapelle Saint-Jean de Mulhouse

Mélopée par Léa Habourdin

La disparition menace la dune. Repli irréversible. La nature a beau se défendre, elle recule.

Léa Habourdin a choisi au contraire d’arrêter le temps, de figer l’image de cette dune. Alors que l’artiste questionne habituellement dans son travail ce qu’elle nomme « l’impermanence », autrement dit la disparition progressive de ses images exposées à la lumière, ici elle fixe cette dune comme un étendard d’une résistance utopique.

Cet étendard, c’est cette toile de lin suspendue sous ces fresques anciennes délavées. Mosaïque multicolore aux tons pastels en variation de teintes sublimées par les plantes : immortelle, cosmos, réséda, garance… du jaune au vert en passant par l’oranger et le rougeâtre, les carrés constituent une partition visuelle subtile. Un ciel magnifique qui surplombe cette image sérigraphiée de la dune, presque fantômatique, qui se fond et se confond avec l’étendue colorée, comme dans l’annonce d’un prochain effacement.

Alors quand la lumière automnale perce à travers les vitraux de la chapelle, l’horizon de Nida s’illumine soudain d’une lueur d’espoir… le geste poétique de Léa Habourdin trouve là sa plus belle expression.

Dominique Bannwarth

Léa Habourdin a effectué une résidence en Lituanie à Nida où se trouve la seconde plus grande dune d’Europe qui recule au fil des années.
Sur des tentures en lin qu’elle a rapportées, elle a sérigraphié l’image de cette dune fondue dans une toile constituée de carreaux en mosaîque colorée, utilisant des teintures naturelles de fleurs : immortelle, cosmos, garance, réséda, artichaut…
Dans le cadre de la Chapelle St Jean de Mulhouse où l’exposition est présentée dans le cadre de la Biennale de la Photo de Mulhouse avec Mulhouse Art Contemporain cette oeuvre impressionne par sa force poétique.

Du 14 septembre au 13 octobre 2024.