ALEXANDRE KATO
 

ALEXANDRE KATO



ON A ENFERMÉ LA SPHÈRE 2018
Installation

Mon travail est issu de la contemplation de la nature, il en est une restitution. Je regarde avec la même attention l’immense océan et les reflets étincelants aperçus entre les écailles d’un poisson rouge. Je m’attache au détail. Je reproduis en lui-même l’immensité de ce qui m’entoure ; de la même manière l’éphémère en dit long sur le temps qui passe. J’utilise principalement le métal pour ses intérêts picturaux : brut, il est noir et mat, poncé et poli, il reflète le monde comme un miroir. Il semble incassable mais il rouille et s’altère sous l’effet de l’air et de l’eau. En tant qu’homme et artiste, je cherche à comprendre le monde en m’émerveillant de ses contrastes.




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Dans mon travail, je cherche à comprendre les liens que nous entretenons avec le paysage et le territoire. Depuis quelques temps, mon intérêt se porte sur des espaces artificiels : les terrains de sport, notamment de football, construits dans des petits villages de campagne ou dans des banlieues éloignées, la plupart du temps laissés à l’abandon.

On a enfermé la sphère est une installation qui reprend les éléments d’un terrain de foot classique : les lignes blanches au sol, les cages et un ballon. Seulement, un glissement de l’espace opère une déformation dans l’aménagement de ce terrain. Les cages se retrouvent face à face au centre de l’espace et enferment dans leur filet une balle inaccessible. C’est le ballon officiel de la coupe du monde 2018 !

En plaçant On a enfermé la sphère dans la friche industrielle DMC, je souhaite jouer sur l’ambiguïté relative à la forme du projet, car un terrain d’urban football pourrait être là, au milieu de cet espace délimité par les murs tagués et les constructions de béton. De plus, les interactions possibles et non surveillées sur l’œuvre lors de visites illicites, ce qui ne pourrait avoir lieu dans un musée ou un lieu conventionnel, sont importantes et correspondent à l’idée du projet. En effet, l’installation, laissée à l’abandon dans la friche industrielle, se dégrade petit à petit et son état rejoint celui des terrains abandonnés que j’observe.