Mulhouse Art Contemporain présente dans le cadre de son O(FF)21, Au fil des fleurs, une proposition artistique de Marie-Paule Bilger et Emmanuelle Jenny qui se décline lors d’un parcours sur les traces des premières manufactures mulhousiennes, du site DMC au Musée de l’Impression sur Étoffes.
Travaillant sur la flore du site DMC depuis 2019, Marie-Paule Bilger a inspiré Emmanuelle Jenny qui s’est approprié ces motifs pour les réinvestir graphiquement et sur des nouveaux supports.
Les œuvres issues de ce dialogue artistique sont visibles du 15 au 30 septembre 2021 en plusieurs lieux mulhousiens : sur le site DMC une installation accueille une toile imprimée qui se déploie telle une vague pour s’échouer dans les eaux du Steinbaechlein alors que s’affichent d’autres motifs dans les encoignures des fenêtres du réfectoire DMC ; les visiteurs de la bibliothèque municipale Grand Rue voient les portes vitrées s’ouvrir sur un motif appliqué en transparence ; de la même manière, d’autres œuvres sont visibles aux fenêtres de la Maison du Patrimoine, ainsi que sur un immeuble situé 10 rue de la Loi, rue où fut créée en 1746 la première manufacture mulhousienne ; le parcours s’achève avec la grande installation qui prend possession de la baie vitrée du Musée de l’Impression sur Etoffes. Une dimension supplémentaire est proposée au public grâce à une lecture en réalité augmentée, imaginée avec la complicité de Jean-Baptiste Friquet.
0(FF)21, organisé par Mulhouse Art Contemporain, fait écho à la Biennale de la jeune création contemporaine de Mulhouse et aux Journées Européennes du Patrimoine.
La proposition des deux artistes s’articule autour de la botanique. Leurs recherches portent sur les fleurs que l’on trouve autour du site DMC, la musique des plantes et toute la dimension liée au vivant pour développer un travail en réalité augmentée. Le passé de la ville de Mulhouse, les plantes rudérales, les adventices, celles qui envahissent et surgissent des ruines sont le point d’ancrage du projet.
L’approche picturale de Marie-Paule Bilger autour de l’herbier a été le démarrage de discussions et d’un dialogue qui leur a permis d’élaborer leur pensée visuelle. Ce point de départ a déclenché chez Emmanuelle Jenny un désir impérieux de travailler sur ce qu’elle appelle « le vivant », les plantes au travers de compositions graphiques. En cherchant des formes qui provoquent un langage esthétique, elle crée des motifs. Les questions qu’elles abordent : le rapport au monde, son changement et son urgence climatique interpellent les artistes.
Ici, la réalité augmentée n’est pas réduite à un monde parallèle aux apparences virtuelles. Elle est liée à un environnement physique (le site industriel lié au passé mulhousien), ce qui induit un va-et-vient permanent entre monde réel et imaginaire, du fait de l’intégration de données. Le monde virtuel s’intègre pour mélanger l’analogique et le numérique, interagir entre le spectateur et l’œuvre exposée, engendrer un jeu avec la captation des visuels imprimés, le spectateur devient acteur et intervient en rentrant directement dans l’œuvre grâce à son téléphone mobile.
«La réalité augmentée est la superposition de la réalité et d’éléments calculés par un système informatique en temps réel. Elle désigne souvent les différentes méthodes qui permettent d’incruster de façon réaliste des objets virtuels dans une séquence d’images.» (Source Wikipédia)
En 1833, les industriels mulhousiens rassemblés au sein de la Société Industrielle de Mulhouse décident de conserver leurs créations. Mieux ils s'efforcent de compléter ces archives en collectionnant les productions d'autres pays et d'autres temps. L'ensemble devenu vite important, se constitue de textiles du monde entier, centré sur l'impression alsacienne.
2 • CIAP - Maison Édouard Boeglin • 5 Place Lambert
La Maison du Patrimoine Edouard Boeglin (Centre d'interprétation de l'architecture et du patrimoine) a pour but de sensibiliser le public à la qualité du patrimoine mulhousien. Son espace d'exposition permanente fait un focus sur l'histoire et le patrimoine industriel de la ville, en évoquant la phase ultime, celle de la réappropriation actuelle des friches industrielles au travers de projets ambitieux.
3 • École élémentaire Cour de Lorraine • 21 Rue des Franciscains
Pierre Thierry, lorrain d'origine, acquiert en 1725 l'ancienne cour noble des Wunnenberg qu'il restaure et embellit. En 1754, Jean-Henri Dollfus, cofondateur de la première manufacture de toiles peintes, achète la maison et lui donne probablement l'aspect que nous lui connaissons. Il y installe une manufacture de toiles peintes dans les dépendances puis, un siècle plus tard, une filature de Nicolas Koechlin. Ces usines brûlent en 1870 et sont remplacées par une école primaire.
4 • Rue de la Loi • 10 Rue de la Loi
C'est rue de la Loi que s'est ouverte à Mulhouse la première manufacture de toiles peintes par Samuel Koechlin le financier, Jean-Jacques Schmalzer le technicien et Jean Henri Dollfus, l'artiste.
5 • Bibliothèque Centrale • 19 Grand'Rue
La villa est une ancienne maison de maître de la fin du 18ème siècle. Les ateliers d'indiennages se trouvaient en face, dans la cour de Thierstein aujourd'hui démolie.
6 • Site DMC • 13 Rue de Pfastatt
Daniel Dollfus, neveu de Jean-Henri Dollfus, fonde l’entreprise grâce à l’apport de son épouse Anne-Marie Mieg, sous la forme de la société Dollfus-Mieg et Compagnie (DMC), en 1800. L’activité de l’entreprise se diversifie sous le Premier Empire, avec l’introduction du tissage et de la filature mécanique, ce qui lui permet de contrôler sur un même site les différentes phases de fabrication des étoffes. André Koechlin, Maire de Mulhouse, en prend la direction en 1818.
Samedi 18 septembre • deux parcours commentés à l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine, en compagnie des artistes et de Caroline Delaine, Directrice du CIAP – Maison Édouard Boeglin (14h et 16h30, sur inscription au 03 69 77 76 61)
Dimanche 19 septembre à 14h30 • vernissage-rencontre avec les artistes auprès de l’installation sur le site DMC.
Au fil des fleurs - 0(FF)21 – Marie-Paule Bilger, Emmanuelle Jenny.
Effets spéciaux : Jean-Baptiste Friquet.
Crédits photo : Mulhouse Art Contemporain
Projet réalisé en partenariat avec les Bibliothèques de Mulhouse, le CIAP - Maison du Patrimoine Édouard Boeglin, le Musée de l'Impression sur Étoffes, l'école Cour de Lorraine, M2A - Mulhouse Alsace Agglomération.
Les entreprises Mittwill, Sausheim et Prevel Signalisation, Rixheim sont mécènes de l'exposition.
Mulhouse Art Contemporain bénéficie du soutien de la Ville de Mulhouse.
